Si vous jouez à Monopoly Go, vous avez dû le remarquer : il y a ceux qui progressent doucement, dé après dé, et ceux qui semblent survoler le jeu avec une avalanche de dés, de billets, et de cartes rares. La tentation est grande de croire à une triche bien rodée. Et parfois, ce n’est pas qu’une impression. Car dans l’univers de Monopoly Go, entre glitches, astuces controversées et exploitation des mécanismes, la frontière entre stratégie et tricherie devient floue. Explorons cet envers du plateau.
Quand un jeu mobile devient un mastodonte
Lancé en avril 2023, Monopoly Go n’est pas un simple passe-temps. C’est un phénomène mondial. Le jeu a généré plus de 5 milliards de dollars de revenus en deux ans, avec plus de 150 millions de téléchargements. Son secret ? Une mécanique addictive, des mini-jeux rythmés, des événements constants et surtout… une gestion fine des dés, ressource centrale du gameplay.
Chaque action, chaque progression, chaque victoire ou défaite dépend de ces dés. Et bien sûr, ils sont limités. Vous en gagnez quelques-uns gratuitement chaque jour, un peu plus via des liens pour des dés gratuits monopoly go, des tournois, des amis. Mais si vous voulez vraiment aller vite, éviter la frustration… il faut souvent passer à la caisse. C’est là que l’ombre de la triche entre en jeu.
Mode avion, multis comptes et autres méthodes de triche dans Monopoly Go
Parmi les « astuces » les plus répandues, certaines frôlent clairement la ligne rouge. Le fameux glitch du mode avion, par exemple. Il consistait à activer le mode avion, modifier certains fichiers ou même réinstaller l’application pour forcer une réinitialisation des dés. Autrefois efficace, cette technique est aujourd’hui très instable et surtout risquée. Plusieurs joueurs rapportent des pertes de progression, voire des bannissements de compte.
Autre technique courante : les comptes multiples. Certains créent de faux profils, avancent jusqu’à un certain niveau, puis organisent de fausses attaques et défenses pour maximiser leurs bonus. Un joueur sur Reddit expliquait avoir créé trois comptes juste pour « attaquer sa propre ville » en boucle. Ça frise le génie… ou la mauvaise foi.
Enfin, il y a ces promesses de dés illimités via des sites tiers. Ils promettent monts et merveilles, mais cachent souvent des logiciels malveillants ou même du phishing. De nombreux joueurs se sont fait piéger, pensant gagner des milliers de dés, pour au final perdre leur compte.
La communauté entre agacement et résignation
La triche n’est pas qu’un débat technique. Elle touche à l’équilibre même du jeu, et suscite des réactions passionnées. Sur Facebook, dans les groupes d’échange de stickers, les plaintes fusent : « Impossible d’avancer sans payer ou tricher », « À chaque tournoi, les mêmes joueurs trustent les premières places ». Certains parlent d’écœurement.
Sur Reddit, un joueur résume l’ambiance en une phrase lapidaire : « Tu ne peux pas jouer normalement et espérer rivaliser. Le jeu n’est pas fait pour ça. » D’autres, plus nuancés, distinguent triche et optimisation. Pour eux, utiliser les bons moments, les bons tournois, et bien gérer ses ressources n’est pas tricher, c’est être malin.
Une métaphore revient souvent : celle du blackjack. Tricher, c’est cacher des cartes. Compter les cartes, c’est stratégie. Monopoly Go se situerait quelque part entre les deux.
Mais est-ce vraiment de la triche ?
C’est là toute la complexité. Car Scopely, l’éditeur du jeu, n’a pas toujours une communication très claire sur ce qui est permis ou non. Les comptes multiples, par exemple, ne sont pas officiellement interdits, tant qu’ils sont liés à des adresses distinctes. Mais en cas d’abus, un ban peut tomber sans préavis.
Quant aux glitches, leur usage est très mal vu. Même s’ils existent, les utiliser revient à exploiter une faille du jeu. Et ça, pour une entreprise qui gère des millions d’euros par jour, c’est difficilement tolérable.
Le flou laisse place à l’interprétation. Certains joueurs jouent avec les limites. D’autres décident de rester dans les clous. Et une troisième catégorie regarde tout cela avec un certain fatalisme, convaincue que « ceux qui trichent auront toujours une longueur d’avance ».
Pourquoi le système pousse à la tentation
Pour comprendre cette prolifération d’astuces et de triches, il faut revenir à la base : le modèle économique. Monopoly Go, comme beaucoup de jeux free-to-play, repose sur un principe simple : attirer gratuitement, puis monétiser l’impatience. Chaque événement, chaque mise à jour, chaque nouvelle fonctionnalité vise à vous pousser à consommer.
Et ça marche. Très bien même. Plus de 5 milliards de dollars de revenus en 24 mois, c’est vertigineux. Mais ce modèle génère aussi de la frustration. Parce que même avec une bonne gestion, progresser sans dépenser devient presque impossible à un certain niveau.
Dans ce contexte, certains joueurs voient la triche non pas comme une entorse, mais comme un rééquilibrage. Une forme de justice sauvage face à un jeu qui les pousse sans cesse à la caisse. Moralement discutable ? Sans doute. Mais humainement compréhensible.
Et si on jouait malin sans tricher ?
Heureusement, tout n’est pas noir ou blanc. Il existe des moyens légitimes d’avancer efficacement sans tricher ni payer :
- Suivre les liens quotidiens officiels (souvent diffusés sur les réseaux sociaux ou via newsletters)
- Participer stratégiquement aux tournois, en choisissant ceux qui rapportent le plus de dés pour le moins de coups
- Compléter les albums de cartes avec des groupes d’échange actifs
- Utiliser ses dés de façon optimale, en ciblant les cases à multiplier
En somme, jouer intelligemment, avec patience et communauté, peut réellement faire la différence. Cela ne vous assurera pas la première place à chaque événement, mais vous garderez une certaine fierté… et votre compte intact.
Tricher ou ne pas tricher, là est la vraie question
Alors, jusqu’où iriez-vous pour avancer plus vite ? Tricher, c’est grisant, mais c’est aussi risqué. Jouer clean, c’est plus lent, mais aussi plus serein. À chacun de tracer sa propre ligne.
Dans un jeu où les limites sont floues et les tentations permanentes, il est bon de se rappeler que le plus important n’est pas la victoire… mais le plaisir de lancer les dés.
